L'école buissonnière de la violence

Apparemment, notre société est en crise. La violence se radicalise, se banalise et se généralise dans les foyers, à la rue, sur les routes, dans les stades, dans les administrations, dans les institutions éducatives (écoles, collèges, lycées, universités etc.) et même en ligne sur les réseaux sociaux où certains internautes, sous un pseudonyme derrière leur clavier et leur écran, blasphèment ou écrivent des obscénités.
Les incivilités, les grossièretés, les agressions verbales, les harcèlements sexuels, les agressions physiques, les vols, les viols, les accidents de la circulation font malheureusement parti de notre douloureux quotidien. « L’enfer, c’est les autres » disait le philosophe Jean Paul Sartre. Le comble du désastre, c’est que cette école buissonnière de la violence recrute ses disciples même parmi les gens dits instruits, civilisés et cultivés.
De nos jours, certains actes inédits tels que les kidnappings, les immolations par le feu, sont devenus des faits de mode. Kénadsa, cette paisible petite localité du Sud-ouest algérien (à 20 km de Béchar ville) où rayonnait une Zaouïa, ce foyer culturel de jadis, a connu deux suicides de ce genre en l’espace d’une année.
Aux institutions et aux intellectuels (universitaires, sociologues, psychologues, pédagogues, etc.) de débattre ce phénomène de société ou plutôt cette horrible épidémie, de diagnostiquer scientifiquement les causes et de proposer des actions thérapeutiques et des remédiations pédagogiques qui s’imposent. Toutefois, je tiens à souligner que le recours exclusif aux méthodes musclées pour éradiquer ce fléau social s’avère inapproprié car les mesures coercitives ont suffisamment montré leurs limites, pire encore, elles risqueraient d’enflammer la situation.