La formation professionnelle fait défaut

Le problème majeur de notre système éducatif et qui constitue l’un des facteurs du déclin de l’éducation et de l’enseignement réside dans la suppression de la formation professionnelle initiale de l’encadrement éducatif. La fermeture des Instituts de Technologie de l’Education (I.T.E.) qui étaient implantés à travers le territoire national dans les années 1970 et 1980 fut une aberration. Ces centres de formation spécialisés, après une formation initiale résidentielle conséquente, dotaient nos écoles et nos collèges d’un encadrement approprié, conscient et performant. Certes, l’élévation du niveau de recrutement des enseignants à BAC+3 (licence) et BAC+5 (master) est fort louable mais malheureusement elle n’est pas synonyme de l’amélioration de la qualité de l’enseignement dispensé. De quel droit livre-t-on de jeunes recrues sans formation professionnelle de base à des classes mixtes, effervescentes et souvent pléthoriques ? Certes, il existe la formation pédagogique en cours d’emploi cependant cette dernière est nécessaire pour les initiés mais pour les profanes, elle est synonyme de colmatage des brèches. Dans la majorité des cas, ce type de formation se fait soit au détriment des élèves et de l’assurance de la totalité des programmes d’enseignement préconisés soit au détriment des jours de repos des enseignants (week-ends, vacances) et de leur santé physique et morale.
Après 50 ans d’indépendance, il est inconcevable d’entendre qu’il existe des élèves-candidats qui sont dispensés de l’épreuve de français dans l’examen de fin de cycle primaire et qu’il existe encore des enseignants d’arabe qui assurent soit l’enseignement de la langue française dans des classes soit l’encadrement des enseignants de français en tant qu’inspecteurs de la matière citée.
Pour conclure, je souligne que nos enfants ne sont pas des cobayes et la politique éducative fondée sur le mythe de Sisyphe n’a plus sa raison d’être.